Les insaisissables italiens

Un bras de fer oppose le ministre de l’Intérieur italien Matteo Salvini aux autorités européennes. Depuis plus d’une semaine, il garde en otages cent dix-sept réfugiés sur le pont du garde-côtes italien Diciotti, où ils sont exposés à tous les temps. Finalement, le navire est à quai après avoir obtenu l’autorisation de pénétrer dans le port sicilien de Catane, mais pas de débarquer les réfugiés, à l’exception de 27 mineurs non accompagnés à la suite de l’intervention d’un procureur italien qui est monté à bord.

La mutation qui a commencé

Emmanuel Macron reçoit des mains du Pape le titre de Chanoine du Latran que Georges Pompidou, François Mitterrand et François Hollande avaient refusé au nom de la séparation de l’Église et de l’État. En ces temps « d’Europe chrétienne », il ne pouvait pas refuser cet honneur qui ne semble pas lui déplaire et dont il se sert pour s’exonérer de toute responsabilité en se réfugiant dans une polémique avec les autorités italiennes qui convient à ses desseins. L’art de se donner le beau rôle.

Réfugiés, la discorde à vingt-huit

Profitant de la réunion du mini-sommet informel, Matteo Salvini accentue sa pression. Le Lifeline, un navire affrété par une ONG allemande, connait actuellement le même sort que l’Aquarius et attend en pleine mer l’ouverture d’un port avec 239 réfugiés à son bord. Au ministre italien qui parlait il y a quelques jours de cargaison de « chair humaine », l’ONG a répliqué « nous n’avons pas de viande à bord, seulement des humains », l’invitant à venir voir par lui-même en concluant « vous êtes le bienvenu ! ».